Monday 14 March 2011

Toxicomane, il semble que seule la prison arrive à le sevrer

Le jeune homme arrive de détention provisoire lorsqu'il se présente à la barre du tribunal. Il est poursuivi pour avoir transporté, détenu, acquis, donné et vendu des substances illégales, le tout en récidive. Ce Lézignannais a été interpellé le 26 février dernier alors qu'il roulait à très vive allure dans les rues de Béziers. Les policiers ont retrouvé sur lui une cinquantaine de cachets d'ecstasy et de la cocaïne.
Présenté dans le cadre de la procédure de comparution immédiate, il a demandé, comme c'est son droit, un délai pour pouvoir préparer sa défense. Le tribunal a dû décider si oui, ou non, il allait attendre son procès en détention.
La présidente Claire Ougier le questionne sur sa situation. Le jeune homme lâche : « J'ai une promesse d'embauche.
» La magistrate ne peut pas s'empêcher de lui renvoyer : « C'est extraordinaire ! Dès qu'il y a une procédure, il y a une promesse d'embauche ! » Le prévenu précise qu'il est soudeur. Il ajoute qu'il est toxicomane depuis l'âge de 17 ans et qu'il prend de l'ecstasy et la cocaïne quand il sort. Veut-il s'en sortir ? « Je me suis soigné forcé en prison mais tout a recommencé à la sortie. »
Le vice-procureur Henric Bec requiert la détention provisoire pour « éviter la réitération des faits. Il n'a pas de véritable souhait de quitter la drogue. Il n'a aucun projet professionnel. Le patron qui a signé cette promesse dit qu'il l'embauchera à sa sortie de prison comme si c'était déjà acquis. »
La défense argue : « Son ex-compagne, avec qui il est resté très proche, est enceinte. C'est très important pour lui de vivre cette période. Il peut habiter chez sa mère. » Elle plaide le contrôle judiciaire.
Le tribunal a ordonné le maintien en détention.